29 Février 2016
Les Lauréats, Takuya Otaki, Premier Prix de l'OCI*, Orléans Concours International cop. Étienne Gaume
Entretien avec Isabella Vasilotta directrice artistique de l'OCI, Orléans Concours International
Dimanche 28 février à 15 h au Théâtre d'Orléans, finale du 12e Concours International de piano
La ville d’Orléans a une longue tradition du compromis, du juste équilibre à trouver. La ville fut lourdement convoitée pendant nos guerres de Religion qui opposèrent les papistes aux huguenots. Elle eut pour évêque Jean-Marie Lustiger qui concilia sa foi chrétienne et son attachement à la religion de ses parents rappelant son lien à la terre d’Israël. De même dimanche, on aura un compromis entre deux lectures de la musique contemporaine, celle des sérielles et celle marquée par un néo-modalisme. Anton Webern et Philippe Hersant en feront les frais.
Ce dimanche 28 février à 15 h au Théâtre, se déroula la finale du 12e Concours International de piano. Les trois candidats vainqueurs de l’épreuve « récifale » se retrouvait pour une ultime confrontation, le Français, Philippe Hattat, le Japonais, Takuya Otaki et l'Arménienne, Marianna Abrahamyan. Au programme, ils avaient comme première œuvre, le Concerto pour neuf instruments, op. 24 d’Anton Webern, puis la création de Philippe Hersant, Le Carillon d’Orléans commandé par le COI, et pour finir une œuvre au choix. Le premier à ouvrir le feu fut le français Philippe Hattat, mais sa prestation déçût, son piano semblait éteint, son son ne dépassait pas la rampe, on avait l’impression d’une volonté de s’effacer. Son interprétation de la création de Philippe Hersant ne fut pas comprise , ni sa lecture. Le second à monter sur le ring fut le jeune lutin japonais Takuya Otaki. Une rumeur positive l’accompagnait depuis quelques jours. Son interprétation du Concerto de Webern fut à la hauteur des espérances. Les dynamiques étaient là, son jeu « inter pares » avec l’Ensemble des solistes de Court-circuit, permit d’entendre la mélodie de timbre qui court d’un instrument à l’autre, et la rythmique était en bien en place. Très belle réussite qui enthousiasma les auditeurs pour la suite de la prestation ! Malheureusement celle-ci ne fut pas à la même aune. Sa lecture de l’œuvre de Philippe Hersant fut fade, sans couleur ni saveur. De même, son interprétation de la Fantasia Baetica de Manuel de Falla ne restera pas dans les Annales du festival. Il semblait faire l’impasse. On était décontenancé par sa prestation finale. Lui succéda, Marianna Abrahamyan, malheureusement, elle ne fut pas à l’aise dans le Concerto de Webern, son premier et deuxième mouvement sont certes honorablement mis en place, son piano était présent mais son dernier mouvement n’est pas en place, son piano flottait et était désordonné. À sa décharge, le piano l’avait lâchée, il était désaccordé. Tout au contraire, son interprétation du Carillon d’Orléans fut à la mesure de l’œuvre. Elle saisit immédiatement la forme, son piano fut large, la résonance était au rendez-vous. Pour conclure sa prestation, elle délivra une belle interprétation de la 4e Sonate de Prokofiev, certes, cette sonate est beaucoup moins virtuose que sa 7e Sonate mais son mouvement lent mérite notre attention. Si nous avions eu à voter, le Premier prix eût été attribué à Marianna Abrahamyan, le second, à Takuya Otaki, le troisième un peu plus loin encore à Philippe Hattat.
En Orléans, la Loire ne nous démentira pas, les petites rivières font les grands fleuves. Ainsi en va-t-l pour la distribution des prix et mentions spéciales. Sortons nos tablettes pour les calculs, nous sommes partis
Énumérons la liste des prix :
Takuya Otari a reçu les mentions spéciales Blanche Selva (10000 €), Olivier Greif (2500 €) et Maurice Ohana (2500 €). Soit 15 000 €
Maria Abrahamya est l’élu des étudiants du Conservatoire d’Orléans pourvu par le Rotary club d’Orléans (1500 €), le Prix Sacem lui est attribuée pour son interprétation du Carillon d’Orléans (4600 €), elle a également deux mentions spéciales Samson François (2000 €) et Albert Roussel de l’École Normale de Musique de Paris (1000 €) et une bourse de l’Association Foyer Joyeux Geneviève Joy – Henri Dutilleux comprenant une résidence d’un mois à l’Abbaye de Fontevraud. Soit 9100 €
Philipe Hattat reçut ex-æquo avec Mathias Kruger (interprète Claudia Chan), le Prix de composition André Chevillon – Yvonne Bonnaud sous l’égide de la fondation France (2500 € chacun) et une mention spéciale Alberto Ginastera (2500 €). Soit 5000 €
Autres prix et mentions
Tae Kim reçut ex-æquo avec Julien Blanc le Prix d’interprétation André Chevillon – Yvonne Bonnaud sous l’égide de la fondation France (2500 € chacun) et une mention spécial Edison Denisov (2000 €). Soit 4500 €
Kyianytsia Vitaly a reçu une mention spéciale André Boucourechliev (3500 €)
Claudia Chan a reçu une mention spéciale Claude Helffer (3000 €)
Lorenzo Soule a reçu une mention spéciale André Jolivet (2500 €)
Ainsi par déduction des sommes reçues, Françoise Thinat pouvait proclamer les prix du 12ème Concours international de piano d’Orléans : « Le Premier Prix est attribué à Takuya Otari, le Deuxième Prix à Maria Abrahamya et le Troisième Prix à Philippe Hattat. »
Séance tenante nous sommes allés à la rencontre de la nouvelle directrice artistique de l'OCI, l’italienne Isabella Vasilotta, qui succédait à la grande prêtresse du piano contemporain Françoise Thinat. Notre première question, comment fait-on pour succéder à Françoise Thinat. Il suffit de cliquer sur le fichier pour connaître sa réponse et ses projets pour le futur de l'OCI !
*OCI = Orléans Concours International
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