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Musiques contemporaines XX & XXI

Chroniques de concerts,de festivals, d'événements, de livres, de disques et de DVD.

Omer Corlaix, rencontre avec Jacques Amblard

Omer Corlaix, rencontre avec Jacques Amblard

Entretien avec Jacques Amblard. Cliquez ! Première Partie

Auteur: Jacques Amblard

Ptéface : Jean-Claude Risset

Titre : Vingt regards sur Messiaen. Une étiologie de la médiation

ISBN: 9791032000076

Editeur : PUP (Presse Universitaire de Provence)

Nombre de pages: 342

Prix : 20 €

Date de parution: 2015 trimestre 4

Dans ce nouvel essai Jacques Amblard réinterroge la place d'Olivier Messaien dans la musique contemporaine du XXIe siècle. Il perçoit l'homorythmie comme la clef de voûte de son œuvre. Il semble à la lecture qu'il fut un compositeur moins moderne que ne l'affirme trop rapidement les compositeurs et les musicologues français. Les anglo-saxons qui lui ont ouvert toutes grandes les portes de leurs salles de concert ont perçu avant que les français l’ambiguïté de son œuvre. C'est à l'aune de la musicologie anglaise et américaine que Jacques Amblard nous propose une nouvelle lecture de l’œuvre d'Olivier Messiaen. OC

Œuvres citées en lien : Éclairs sur l'Au-delà : V, Demeurer dans l'amour. L'Ascension Turangalîla-Symphonie 6 : Jardin du Sommeil d'Amour

Noms cités : Makis Solomos, Christopher Dingle

Nous avons mis en lien les 3 entretiens avec le musicologue Makis Solomos

Résumé :

À l’heure de la marchandisation mondialisée, il semble que le « produit Messiaen » se porte bien. Il s’exporte même de mieux en mieux. Le musicien, déjà depuis la Libération, véhicule à l’étranger et d’abord aux États-Unis, puis au Japon et au Royaume Uni (plus récemment en Chine et en Russie), des archétypes de typicité culturelle qui plaisent là-bas, appelons-les « touristiques ». Sa foi illuminée, même catholique, intéresse plus les protestants et le reste de la pensée magique mondiale (en pleine recrudescence) que la France jacobine. Et ses oiseaux, transcrits dans les partitions, n’ont pas finit d’attendrir les publics de tous bords. Mais cette « étiologie de la médiation » explore d’autres pistes, moins connues, pour expliquer un succès relatif au sein de la musique contemporaine (Messiaen, selon un certain crible statistique détaillé en l’ouvrage, serait devenu, devant Cage, le compositeur du second XXe siècle le plus commenté dans le monde) : la simplicité verticale (« chorale ») en est une. Une autre serait ce néoromantisme du timbre, rare mais suffisamment émergent, chaque fois, pour propulser considérablement les œuvres symphoniques qu’il irrigue (Turangalîla Symphonie la première mais aussi Éclairs sur l’au-delà). Il est question aussi des caricatures de Gestalt, comme déjà pré-analysées pour les commentateurs ; ou des œuvres d’art total de ce synesthète, si pertinentes à l’heure de la fusion des arts ; mais encore des narrations qui gravitent autour (parfois naissent) du personnage Messiaen, celui, guerrier, du Quatuor pour la fin du temps ou ce prophète « messiaenique » parachuté en plein siècle scientiste, ou cet espiègle Papageno ayant trouvé en seconde noce sa Papagena (Yvonne Loriod), parmi beaucoup d’autres récits dont l’ultime, le plus fantastique, celui de la fin du monde qui hante le musicien durant un demi-siècle, du Quatuor (1940-1941) aux Eclairs (1988-1991), tous deux basés sur l’Apocalypse de Jean. Si dans l’ensemble, cette étiologie est finalement impure, irrespectueuse des discours du maître, lui-même musicologue, pour expliquer sa renommée singulière, ce n’est guère que notre époque postmoderne (impure), supermarché international, doive déteindre sur la musicologie. C’est au contraire en hommage au vieux modernisme et à l’histoire au sein de notre géographie galopante. C’est encourager les jeunes musiciens à considérer les critères dévoyés de succès, à l’heure de la communication obligatoire de l’art, de « l’indistinction entre culture et marketing » (pointée par John Seabrook), pour qu’ils ne disparaissent pas avant même de naître, faute « d’emballage » satisfaisant de leur produit (quelle que soit la valeur esthétique de leur langage) à notre époque qui a aggravé Le postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif stigmatisé par Fredric Jameson dès 1984.

Biographie :

Jacques Amblard est maître de conférence, Université de Provence, Aix-Marseille 1, UFR LACS, Département Musique Docteur, agrégé, titulaires de prix d’harmonie et de contrepoint au C.N.S.M. de Paris, Membre du LESA Domaine de recherche : Tentatives d’éclairages ou de synthèses concernant les techniques et esthétiques musicales des XXe et XXIe siècle. Thèse de doctorat : Pascal Dusapin et « l’intonationnisme », soutenue en 2001 à l’Université d’Aix-Marseille I, sous la direction de François Decarsin.

Il a enseigné la musique en collège, puis a présenté une émission de pédagogie musicale sur France Culture. Il est aujourd’hui rédacteur au Monde de la musique et enseigne la musicologie à l’Université de Provence. Ses articles scientifiques et de vulgarisation paraissent régulièrement dans diverses revues et programmes de concert (Opéra de Paris, Festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence, Théâtre de l'Athénée...). Il a publié un ouvrage de musicologie concernant le compositeur contemporain Pascal Dusapin (éd. MF, 2002) et un roman aux éditions Balland (V comme Babel, 2001). Ses goûts vont à la pédagogie, la musique et la littérature, notamment à l’interface de ces dernières, ce qui apparaît dans l’ouvrage romancé L’Harmonie expliquée aux enfants.

Table des matières de Vingt regards sur Messiaen

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