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11 Septembre 2014
De cire et d’or, l’ouvre pour orgue par Thomas Monnet sur l’Orgue de Roquevaire (var). CD Hortus 114
Comprend : Les laudes, Prélude extrait de L’Enfant noir, Debout sur le soleil, La Croix du sud
Étrange personnage que fut le compositeur Jean-Louis Florentz (1947-2004), il restera une personnalité énigmatique. Son catalogue n’est pas immense mais d’une belle facture. Il a pratiqué l’orgue très jeune, il a reçu en France l’enseignement des pères mariste comme Iannis Xenakis et Alexandros Markeas en Grèce. Il fut membre de l’Institut alors que sa personnalité solitaire aurait dû l’éloigner de l’Académie des Beaux-Arts. Elève d’Olivier Messiaen et de Pierre Schaeffer, c’est par l’ethnomusicologie qu’il trouva son salut. Ses enquêtes de terrain vont nourrir sa musique, il fut toujours à la recherche de modes inouïs à l’oreille occidentale. Sa théologie doit tout aux chrétiens d’orient, elle est mariale. La monographie de que nous propose l’organiste Thomas Monnet va dans ce sens. Jean-Louis Florentz, est le maître de mixtures insensées. Si la musique de Messiaen est verticale et hiératique, celle de Florentz est horizontale et ondulante. Ainsi dans la Harpe de Marie, troisième moment des Laudes, il y a des accords à vous faire frémir l’échine. Debout sur le soleil est un hommage à l’orgue symphonique français. La Croix du Sud propose un voyage en Orient, l’arabesque et les demi-teintes voilées déambulent, et jouent à cache-cache. La magie, le mystère domine, Jean-Louis Florentz réinvente l’orgue. Thomas Monnet magnifie l’orgue de Roquevaire, lui donnant des ailes d’ange dans le final de cette constellation d’étoiles, il poudroie l’orgue !